À Productions Extrême, vous le savez, nous sommes maniaques de hockey. C’est le cas également de beaucoup de Québécois et Canadiens. L’adrénaline qu’on a lorsque notre équipe marque un beau but, remporte une victoire in extremis ou réussit un beau jeu… Toutefois, avez-vous déjà porté attention aux petits détails? Par exemple, est-ce que vous vous êtes déjà posé la question à savoir qui avait peinturé le masque de votre gardien de but préféré?
Il serait possible que ce soit en fait l’œuvre de la québécoise Sylvie Marsolais , qui, avec son compagnon de vie Alexandre Mathys, ont fondé l’entreprise Sylabrush il y a plusieurs années. Depuis la création de la compagnie, les deux artistes ont vu plusieurs de leurs masques à la télévision lors d’un match de la LNH. Parmi leurs clients actuels qui endossent un uniforme de la LNH, il y a entre autres Jean-François Bérubé (Islanders de New York), Andrei Vasilevskiy (Lightining de Tampa Bay), Mike Condon (Sénateurs d’Ottawa, mais aussi un ancien des Canadiens de Montréal) et Craig Anderson (Sénateurs d’Ottawa).
Pour tout connaître sur le parcours de Sylvie et de son entreprise, ça commence ici! Tout sur Sylvie Marsolais :
1-D’où est venu votre passion pour les masques de gardien de but?
Ma passion pour les masques de gardien de but date de mon enfance. À quatre ans, je chaussais déjà les patins sur une flaque d’eau gelée devant chez moi. Les années suivantes, mes parents ont commencé à faire une patinoire dans la cour et c’est là que j’ai eu la piqûre du hockey en jouant avec mon voisin et mes cousins.
À 8 ans, mon cousin avait apporté ses jambières de gardien que j’ai pu essayer et j’étais conquise. Je garde les buts depuis ce temps, maintenant dans des ligues de garages avec des hommes. À l’époque, la position de gardien me fascinait dû à l’équipement particulier des gardiens. J’aimais aussi beaucoup dessiner et la plupart de mes dessins avait rapport au hockey. Je dessinais les gardiens que j’aimais avec leur style et leurs couleurs. Chaque gardien avait sa propre personnalité au travers de son équipement. C’est donc plus tard que j’ai joint mes deux passions, l’art et le hockey.
2- Quand avez-vous décidé que peindre des masques de gardiens allait devenir votre métier?
J’ai commencé à faire du airbrush dans les années 2000 sur des trucs que mes amis m’apportaient. Par la suite il y a eu la période où les émissions de »Choppers » et »Biker build off » étaient à la mode à la télévision. Alors j’avais plusieurs demandes de peinture pour des motos. À cette époque, je peinturais tout ce que les gens désiraient: motos, murales, casques, masques, affiches pour magasin… et même des trucs plus inusités comme des grosses boîtes aux lettres en forme de poule, baguettes de billard, des écouteurs de DJ… Bref tout ce qui pouvait se peinturer! C’est après plusieurs années que j’ai pu me consacrer uniquement à peindre les masques de gardiens de but, ce que j’aimais le plus peinturer.
3- Est-ce que cela a été difficile pour vous de monter votre entreprise? Est-ce qu’il y a des gens qui vous ont aidé?
Ce ne fut pas un choix facile de faire le saut pour devenir entrepreneur. À l’époque, je travaillais dans le domaine pharmaceutique et j’avais un très bon salaire, donc une bonne sécurité d’emploi. Partir en affaires impliquait beaucoup d’insécurité au niveau salarial, les pertes d’assurance médicales, dentaires, etc. Est-ce que j’allais avoir assez de contrats pour vivre? Plusieurs choses m’effrayaient. Au début, j’avais mon travail et je faisais du airbrush à temps partiel. Au fil de temps, j’avais de plus en plus de demandes pour du airbrush.
C’est à ce moment que ça devenait de plus en plus difficile de faire les deux. J’ai longuement discuté avec mon conjoint et il m’a supporté et poussé pour que je parte en affaires. Sans lui, je ne crois pas que Sylabrush (https://www.sylabrush.com/) existerait aujourd’hui. Je lui dois beaucoup. J’en ai par la suite parlé avec mes parents. Le regard de mon père disait tout. Je ne crois pas qu’il en était très ravi à cause de l’insécurité de partir en affaires, mais il n’a rien dit et m’a plutôt encouragé. Pour ma mère, peu importe ce que je faisais, j’avais toujours son support. Elle voulait simplement que je sois heureuse. Mon frère était aussi content de ma décision. J’ai donc fait le saut!
4- Question difficile, mais quelle est le masque dont vous êtes la plus fière? Est-ce la 1ère fois que vous avez vu un de vos masques dans la LNH, au niveau professionnel, au niveau junior à la télévision…?
On me pose souvent cette question et c’est la plus difficile à répondre, car on investit tellement de temps dans une peinture. Il n’y a pas que le résultat final, mais tout le processus de création. On part d’une idée que l’on concrétise. Alex (son conjoint) est en sorte le cerveau du groupe. Il a de nombreuses idées et c’est généralement lui qui en amène pour les croquis. Lorsque le croquis est approuvé par le client, je réalise la peinture.
C’est généralement ma dernière réalisation qui est ma préférée. Je dois par contre avouer que la peinture que j’ai réalisé l’an passé pour Tuukka Rask lors de la Classique Hivernale avait une saveur particulière, puisqu’ils affrontaient les Canadiens lors de ce match. C’est toujours spécial de voir une de ses peintures à la télévision. La première fois que s’est arrivé, c’est lorsque Jean-François Bérubé évoluait pour le Junior de Montréal (dans la LHJMQ) et le match était diffusé à MaTV ou Vox à l’époque. Mon premier gardien à évoluer dans la LHN était Anton Khudobin (Hurricanes de la Caroline).
5- Quels sont vos objectifs à long terme avec votre entreprise Sylabrush?
Notre objectif est d’augmenter notre base de clients dans la LNH d’année en année!
Merci Sylvie pour votre temps et maintenant, tous seront plus attentifs aux masques de gardiens de but lorsqu’ils regarderont un match de hockey!
Crédit photos: Sylvie Marsolais